Page principale - S'identifier - S'inscrire

TCE 2.0 : Le noyau

Objet : Les premières règles ont pour objet de définir la e-citoyenneté et le système de vote.
Rédigé par : Alain & Laurent
Version : 0.1

# Le e-citoyen doit être muni d’une carte d’identité (électronique) permettant d’identifier son vote (électronique) de manière certaine.

# Seuls un e-députe peuvent prendre part au vote d’une loi. 

# Devient e-depute tout e-citoyen possédant un blog ou un système équivalent permettant à tout autre e-citoyen de l’interroger sur sa probité. Il est laissé au libre arbitre du e-citoyen de juger de la probité du e-depute.

# Tout débat précédent l’étude d’une loi est ouvert dès qu’un nombre de citoyen l’a inscrite à l’ordre du jour. 

# Les e-députés participant aux vote s’engagent sur l’honneur a avoir la compétence pour voter la loi. Il est laissé au libre arbitre du e-citoyen de se faire son opinion sur la probité du e-depute.

# Les e-citoyens ne prenant pas part au votes peuvent déléguer leur signature a un e-député. Le nombre signature que peut pendre à son compte un e-deputé ne peut excéder 0,1% du nombre de e-citoyens. 

# Les décisions adoptées après débats ne peuvent être remise en cause que par un autre débat (comment éviter le risque de boucle ?)

TCE 2.0 : ARCHITECTURE DU PROJET

Ce post fait suite à :
- DEMOCRATIE 2.0 : UNE DEMOCRATIE EN 2 MEGA PIXELS
- LE TCE EN VERSION (DEMOCRATIE) 2.0 ?

Réécrire de zéro ?
Le TCE dans sa livraison de mai 2005 pourrait être comparé à un (gros) système informatique dont le principal défaut fut peut être de vouloir préserver la compatibilité avec 25 systèmes (nationaux) écrit dans des langages et à des époques différentes. Le résultat est incompréhensible pour la majorité des citoyens et a peu de chance de fonctionner. Il semble logique de proposer un nouveau système (léger) : moderne et tenant compte des dernière innovation venant du logiciel et de l’Internet.

Nous proposons de traiter le projet TCE 2.0 comme un projet informatique. Qu’il n’y ait pas de méprise, il ne s’agit pas de remplacer la décision l’humaine par un programme informatique, il s’agit tout au contraire d’utiliser les ressources de la technologie pour redonner au citoyen la maîtrise de son destin. Nous nous plaçons uniquement dans le rôle qui le rôle : architecturer ce système pour le laisser ensuite prendre son essor …

Spécifications du nouveau TCE.
Le nouveau TCE doit être :
- Humaniste : replacer l’homme comme 1er variable intangible du projet de société
- Ecologique : intégrer dans ses fondements le développement durable
- Robuste : être protégé des lobbies, des dérives financières ou totalitaires.
- Evolutif : pour s’adapter aux changements rapides du monde
- Une fois que tous ces points seront assurés le TCE devrait permettre à l’économie de marché de se déployer en toute liberté comme moteur de création de richesse.

Enfin, ce traité doit être concis (tout du moins dans sa base) et être rédigé dans un langage accessible au simple citoyen (se faire aider pour cela par des linguistes). Cette base doit pouvoir être comprise par tout citoyen en age de voter.

Architecture
:
Le TCE doit être modulaire pour permettre le « développement » des différentes chapitres indépendamment les uns des autres, par des équipes séparées.

A la base de son architecture on devrait trouver un noyau (de lois fondamentales) qui doivent assurer la cohérence du système. Ce « kernel » démocratique devrait pouvoir fonctionner pour tout type d’organisation politique : L’Europe, la nation, la région ou la ville. Une fois ce kernel réalisé et validé, on pourra ensuite convoquer un « parlement virtuel » et envisager de développer « au dessus » un nouveau TCE.

Au préalable : Choix des outils & et de la méthode de développement
On pourrait comparer les députés à des développeurs qui travailleraient sous la responsabilité de chefs de projets. Leur mission est de développer des lois. Ils ne faut jamais perdre de vu que tous leur travail devra s’effectuer sous le contrôle continue des utilisateurs (citoyens).Toute cette démarche est devenue un standard des tous les projets informatiques.

Mais avant même de commencer (à développer), il faut choisir les outils de développement ainsi que la méthode de développement.

Etape 1 : réalisation du noyau
Le noyau sera rédigé dans une première version en Français. Une fois stabilisé ce « prototype » ce noyau sera ensuite traduit dans les différentes langue de l’union pour tests dans les différents pays.

Etape 2 : Ecriture du TCE

Dans cette phase de montée en puissance, il faudra faire travailler ensemble des équipes multilingues et mettre en place des outils de gestion de version, faire travailler des équipes de traduction, faire des jeux de tests, etc …


Blog & Néo-lobbying

Propos de mon ami lionel sur les blog et la nouvelle démocratie :

Les blogs c'est un peu le premier pas pour former des groupes voire du "néo-lobbying", après il faut mettre en place des services web (plus ou moins l'équivalent des GNU toolchains) étant libéral, sans doute "ultra-libéral" pour des yeux français, je pense que la base de tout, c'est l'information et la transparence.

Je vois bien à terme un service qui permettrait de "traquer" chaque produit, par exemple. Il me semble qu'il y a moyen de faire un "deal" lors du déploiement des chaînes logistiques RFID. Vu que le RFID pose divers problèmes au niveau de la vie privée, si les entreprises veulent éviter le même fiasco que pour les OGM (je suis plutôt pro-OGM ;)) elles doivent en échange du déploiement RFID ouvrir leurs chaînes logistiques. L’ouverture des chaînes logistiques est le changement qui permet tout le reste.

On peut voir ça comme l'équivalent de l'ouverture du code source dans le logiciel, même si les impacts économiques sont assez différents. Dans le monde réel du non respect des droits d'auteur, l'ouverture du code source entraîne presque mécaniquement la gratuité alors que l'ouverture de la chaîne logistique abaisse sans doute les barrières à l'entrée, mais pas à zéro comme pour l'immatériel.

A partir du moment où chaque produit est trackable, il y a moyen d'évaluer son coût énergétique, social... donc le service web de tracking servirait de source à des services web d'études d'impact sur l'environnement, sur le social etc.

Il y a sans doute moyen de vendre ça comme de la réduction de coûts aux entreprises puisque les régulateurs européens leurs imposent de toute façon un tracking de plus en plus poussé. ça devient plus qu'absurde de tout mettre sur l'étiquette. aux US la genèse n'est pas tout à fait la même (les fonctionnaires tatillons de la DGX sont remplacés par la peur du procès) mais le résultat est à peu près le même. Bref le consommateur peut consulter l'"étiquette" et l'"historique" du produit sur son mobile. De façon réaliste, on aboutira plutôt à des labels (bref des marques). Mais des labels dont le degré de confiance est évalué en temps réel, pas les labels bidons actuels.

En gros les boites ont le choix entre des activistes obtus à la Bové qui font tout dérailler, ou des activistes intelligents qui les obligent à prendre en compte les externalités, pour les rendre visibles. de mon point de vue, la méthode Bové n'aboutit à rien, à part de la destruction économique. Elle exige des entreprises d'être socialement responsables, ce qui est une foutaise, car ça ne peut pas être l'objet d'une entreprise, c'est trop compliqué à gérer. il faut arrêter de considérer l'entreprise sur un plan moral. elle est amorale, au même titre qu'une chaise ou une machine. C'est complètement stupide de demander à une machine d'avoir un comportement socialement responsable.

La régulation top down de Bruxelles c'est mieux que rien, mais il nous faut de la régulation bottom-up. et ça ne peut venir que des groupes de citoyens intéressés par le problème, voire même du personnel de l'entreprise directement, hors "horaire de travail", voire mieux si l'entreprise voit un intérêt à faire du sponsoring sur le modèle sportif.

Désolé, c'est un peu confus, mais je pensais à tout ça quand je parlais d'expérimentation. Mon seul problème c'est que j'ai aussi une nouvelle boite à créer, par ailleurs ;-)

PS : Ce texte en cours de rédaction et de relecture

Nous sommes tous des « Barons »

Un patron d’une agence de relations publiques se plaignait récemment sur son blog de la « dictature des barons » sur Internet. (1).

« Plus ça va »
disait’il « et plus un groupe de blogeurs que j’appelle des barons s’érigent en gardiens du temple auto-proclamés, distillant un venin pseudo-éthique à l’encontre de l’un ou l’autre des blogueurs de la toile »

« Le succès des blogs contribue à faire émerger des petits chefs, comme si nous ne pouvions grandir sans nous soumette à la puissance verbeuse de quelques pères fouettards qui sont souvent d’ailleurs des gens qui n’ont pas réussi à être reconnus comme ils l’espéraient dans d’autres sphères. »


Baron dit’il ?
N'est-ce pas l’hôpital qui se moque de la charité, car en tant que patron d’une agence de RP ne fait il pas parti de "l'aristocratie médiatique" installée (2) ! N’y a-t-il pas dans ces mots le dépit (3) d’un pilier de « l’ancien régime » qui s’étonne de retrouver sur Internet de nombreux candidats au titre de "Barons". Avant c’était plus simple, il suffisait d'attendre bien au chaud dans son bureau, envoyer des communiqué de presse, convoquer les journalistes, une routine. Avec Internet tout change ...

On peut d'ailleurs s’interroger sur l’avenir des agences de relations publiques. Les « PR people » comme on les appelle, sont des sortes de "lobbys" dont le métier est d’obtenir le maximum de « couverture média » pour leur clients. Ces « intermédiaires » tirenr avantage du manque de moyens accordés aux journalistes. Chargé de rédiger un article en un temps limité, il leur arrive souvent de remprenre un communiqué de presse sans en modifier une ligne. On notera qu’aux Etats Unis il y a plus de conseillés en communications chargés de vendre l’image de leurs clients que de journalistes (4). Aujourd’hui tout change, les journalistes et les consommateurs reprennent leurs libertés. Grâce à Internet, les journalistes n’attendent pas qu’on leur donne de l’information, ils peuvent la chercher par eux même, rapidement et à moindres coûts. Ce qui est vrai pour les journalistes, le devient aussi pour les consommateurs.

Qu’Internet signifie la fin de tous les Intermédiaires, je n’y crois pas. Je pense simplement qu’Internet va permettre de développer de nouvelles relations entre les hommes politiques et leurs électeurs, entre les entreprises et les consommateurs. Les bloggers sont en quelque sorte les nouveaux Intermédiaires sur l’Internet, des tiers de confiance.

Comment les entreprises ou les hommes politiques vont communiquer à  l'avenir (sur Internet) ? Michel Edouard Leclerc illustre bien les nouvelles tendances. En tenant un blog au nom de son entreprise et en répondant lui-même aux question des internautes, il devient sa propre agence de communication. Le mouvement vers le blog fort quand on voit le nombre de blog d'homme et de femmes politiques qui se crééent. Cela ne signifie pas que tous les électeurs ou consommateurs utiliseront Internet pour s’informer mais celà permet au moins aux journalistes de facilement les questionner, en directe, sans le filtre d’un professionnel de la communication.

Cette mutation est à la fois inéluctable et saine tant le besoin de vérité est fort et impérieux. Les mensonges sur l’IRAK, l’élection d’un marchand d’illusions en Italie, le scandale ENRON et tant d'autres, ont entamés durablement la confiance au point de fragiliser l'édifice démocratique. Nous ne pouvons nous voiler la face, tout autre mensonge peut provoquer des réactions violentes (5),. le blog est un formidable outil pour rétablir cette confiance.

N’en déplaise à certains, sur Internet nous sommes tous des Barons ! Internet est un espace de liberté autorégulé. Que ceux qui ne l’ont pas compris continuent à utiliser les carrosses et les lettres de cachet (lettres cachetées?) ...
__________________________________________
(1) cela lui a d'ailleurs valu quelques "taillages de costards"
(2) on apprend sur son blog qu'il est cité dans le who’s who
(3) on entendrait presque Edouard Balladur carricaturé par les guignoles en une sorte de Louis XIVs’indignant « Mais qui sont ces gens » en découvrant le métro.
(4) Source Noam Chomsky : la fabrique de l’opinion publique.
(5) la réthorique de notre ministre de l'intérieur est un bon exemple.

Internet et la mémoire de la Révolution

DiderotL’invention de l’imprimerie en rendant possible la diffusion et le partage des idées (à large échelle) a été le vecteur d’une révolution économique (la révolution industrielle) et d’une révolution politique (la révolution française).

Les livres (manuscrits) qui étaient auparavent l’apanage des hommes d’église et de la noblesse sont devenu plus accessibles. La révolution de l’imprimerie a permis la diffusion des idées et a rendu possible la révolution scientifique des lumières. Les livres et l’invention de la presse ont pu diffuser au près d’une bourgeoisie « éclairée » les idées de la révolution. Une fois qu’elle eut pris conscience de son poids, cette bourgeoisie a finit par réclamer sa part de pouvoir et, en canalisant la révolution Française, a fini par en récolter les fruits.

C’est l’élargissement du cercle (du pouvoir) qui a pu stabiliser la démocratie dans l’état où nous la connaissons
.

Mais cette démocratie est restée imparfaite et, on le sent bien, traverse une période de profonds disfonctionnements. Beaucoup attribuent ses défauts au fait que le pouvoir a été exercé en grande partie par, et au profit, d'une fraction de la Bourgeoisie. Cette consanguinité, particulièrement anachronique en France, a finit par la faire ressembler à une nouvelle aristocratie. L’image de la France d’en haut opposée à de la France d’en bas (1), parce qu'il est formulé par l'un de nos dirigeant; en est presque un lapsus révélateur.

Aujourd’hui l’éducation et Internet élargissent de manière plus phénoménale encore le cercle de ceux qui savent, qui peuvent s’exprimer et qui veulent prendre part à la vie de la cité (2). Cette nouvelle bourgeoisie prend conscience de son pouvoir et réclamera bientôt ses droits.

Les encyclopédistes
du temps de Diderot ont mis plus de 20 ans pour publier l'Encyclopédie. Cette ouvrage a constitué à l’époque une révolution menée par 160 des plus brillants esprits du moment. En 2005, en moins de 4 ans, l'encyclopédie wikipedia existe en 200 langues et contient plus de 177 000 articles en Français (776 000 articles en anglais). Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui collaborent à ce projet.

Pour qui prend le temps de s’arrêter et de regarder autour de lui comment le monde change, on sent souffler les vents du changement. Un jour peut être, pas si lointain, la démocratie sera portée (et stabilisée) par un plus grand nombre grâce notamment à l’usage des nouvelles technologies.

Nous avons en France la mémoire de la révolution (3) c'est pour cela que j’ai la conviction que cette révolution démocratique peut naître chez nous. Le fait que nous soyons aujourd’hui la nation la plus connectée en haut débit n’est pas anodin.

Pour conclure je citerai un révolutionnaire qui gagne à être connu et qui disait : « En démocratie, les pauvres sont rois parce qu’ils sont en plus grand nombre, et parce que la volonté du plus grand nombre a force de loi. » - Aristote, la Politique (4)
______________________________________
(1) citation célèbre de Jean-pierre Raffarin
(2) par des hommes et des femmes de bonne volontés.
(3)
voir même le copyright j’suis bête c’est dans le domaine publique depuis le temps ça ;-)
(4) Merci à Adam 

Quand les jeunes se vengeront

Je reprenais dans le premier chapitre une phrase de Pascal, agé de 28 ans et diplômé d’une école d’ingénieur : « Vous savez avoir un pavillon en banlieue, un 4x4 ou une bonne retraite, ça ne me fait pas rêver, de toutes façon je pense que je n’aurai rien de tout ça ».

Une autre phrase m'avait interpelée il y a quelques temps.

Au cours d'un repas Marc se posait la question « Je ne sais pas comment on s’enrichit en France, je voudrai bien savoir ». Il avait la quarantaine, lui et sa femme travaillaient
dans un grand groupe international. Malgré des revenus confortables et une situation enviable, il avait une inquiétude sur sa retraite, celle de ses enfants. Si eux se posaient cette question, qu’en était t’il de tous les autres.
Quand la « haute bourgeoisie » commence à douter, on peut se demander sur quoi repose le système (politique) ? Peut être qu’il ne repose aujourd’hui que sur la peur, la peur du vide, la peur du chaos.

L’interrogation de Marc illustre « la fatigue des élites », la « révolte de la classe moyennes » dossiers régulièrement repris dans les news magasines Français. Le livre d’anticipation « Millénium People » (2) est souvent cité en exemple. Il raconte le soulèvement des classes moyennes d'un quartier cossu de Londres. Menacés par le chômage, pris en étau entre la pression des clients et celle des actionnaires, ces hommes et ces femmes se considèrent comme les nouveaux prolétaires du XXIe siècle et fomentent des attentats contre les symboles d'une société de consommation à laquelle ils ne croient plus.

Je pense cependant que la vraie rupture est à chercher ailleurs. Les cadres, les professions libérales qui ont passé la quarantaine continueront malgré tout à soutenir le système. Ils ont en quelque sorte « mis le doigt dans l’engrenage » et ont le sentiment qu’ils ont plus à perdre si le système s’écroule. A mon sens la fracture est générationnelle. Ce sont les autres, ceux qui viennent après qui décrochent comme Pascal. Eux ils n’ont rien à perdre.

La télévision et les news magasines en parlent peu, car ce n’est pas leur publique. Il faut aller chercher du coté de la presse pour « jeunes ». Dossier intitulé « 27 ans, BAC + 5 et toujours stagiaire » dans Glamour. Portraits de jeunes, presque trentenaires : Gabrielle, 27 ans, Diplômée de Dauphine + DESS de finance. 24 mois de stages avant de décrocher un job.

Il y a un tabou autour de cette situation : les écoles défendent leur fond de commerce
et les entreprises ne se ventent pas de tourner avec des stagiaires. Si la situation n’est pas nouvelle j’ai le sentiment que cela se dégrade. Juan, un ami en recherche d’emploi me disait recevoir aujourd'hui principalement des offres de stages alors qu’il a un moins d'un an il répondait encore à de "vrais" annonces.

Alors peut être que les jeunes se vengeront un jour ? C’est en tout cas le titre d’un article signé par Marc Ulmann (3) :
Combien de temps accepteront t'il d’ « acquitter des cotisations sociales qui, d’après des statistiques récentes, vont pour les trois quarts aux plus de 60 ans. Or, ces « vieux » ont un niveau de vie supérieur à la moyenne nationale et détiennent les trois quarts de l’ensemble du patrimoine. »

Les jeunes auraient déjà eu motif à révolte l’année dernière lors de la préparation de la « réforme » sur les retraites. La « concertation » réunissait des ministres, des syndicalistes, des fonctionnaires et autres personnalités qui, en moyenne, avaient plus de 50 ans. Or le sujet de la discussion pouvait se résumer en une phrase : « comment faire payer durablement par les jeunes la retraite de vieux dont le nombre ira croissant ». Nul doute que si les jeunes avaient eu leur mot à dire, ils auraient amendé notre système par « répartition » en arguant que la « solidarité intergénérationnelle » ne peut pas être à sens unique.
Ce qui est nouveau aujourd'hui c’est qu'un diplôme d'école de commerce ou d'école d'ingénieur n'est plus un gage de réussite. Beaucoup de ces jeunes diplômés qui pensaient faire parti de l’élite se sentent aujourd’hui exclus.

La révolution, si elle a lieu, trouvera facilement ses soldats et ses généraux. Quand les enfants de la Bourgeoisie doutent, on peut se poser la question : combien de temps cela peut’il tenir ?

MAJ :
Que l'on ne se méprenne pas sur mes propos. Il ne s'agit pas d'entretenir un "jeunisme" béat, car le chômage des senior est tout aussi scandaleux. Si j'insite sur la désepérance des trentenaire c'est que c'est de là que viendra probablement la rupture.
________________________________________________________
(1) James Graham Ballard denoël -
(2) Remarquons que cette situation n’est pas spécifique à la France : en Espagne le livre devenu best-seller « Beaux et pauvres » décrit une situation similaire.
(3) Source : le club des vigilants 20 septembre 2005  

Bienvenue à eBay Land

En 1997, Jacques Attali comparait d’Internet à un « 7ème continent » (1).

En 2002, après les revers de la nouvelle économie il persistait : « L'Amérique a aussi été le théâtre de faillites, de crises, de déceptions, d'escroquerie. Cela ne l'a pas empêché d'être le continent de toutes les promesses et des plus fabuleuses réussites. Il en ira de même sur Internet. » (2)

En 2005, on peut remarquer que cette prophétie est devenue réalité. Ce nouveau continent, sorti de l'eau il y a peine 10 ans, se peuple sous nos yeux à (très) grande vitesse.

eBay premier employeur des USA ?

Les (e)commerçants furent les premiers à coloniser ces nouveau territoires en y installant leurs boutiques (en ligne). De manière irréversible, ce « nouveau monde » prend le pas sur l’ancien. En 2005, la place de marché (sur Internet) eBay est devenu le premier employeur des USA !

Au 21 juillet de cette année, 724 000 personnes (3) déclaraient utiliser eBay comme première ou seconde source de revenus. Ce nombre passe à 1 500 000 si l’on compte ceux qui utilisent eBay comme source complémentaire. C’est à comparer 1 100 000 millions d’employés de la chaîne de magasin Walmart qui est (était ?) le premier employeur des USA.

eBay possède sa propre banque en ligne : PayPal. Fin 2005 cette banque annonçait 78 millions de comptes ouverts. Chaque trimestre, les clients de PayPal échangent 6,8 milliards de dollars .

eBay propose à ses « habitants » un système de santé sous la forme d’une mutuelle privée. En poussant la « métaphore » un plus loin, suite au rachat de Skype, eBays a sa propre compagnie de téléphone (sur internet). Skype revendique à ce jours plus 40 millions « d'usagés ». Il y à noter que Skype est une société qui a moins de 2 ans d’existence.

eBay devient presque un état
(virtuel) concurrent des états « physiques » : Skype, en proposant de téléphoner gratuitement dans le monde entier, retire une recette importante, perçues sur les communications. Le sénat Américain s’interroge de taxer ces communications, à ce jour il n'a pas trouvé de solution (c’est malheuresement techniquement impossible).

Plus délicat encore, je discutais il y quelques mois avec un voisin au chômage. En plus de ses Assedic il faisait un peu d'argent "au noir" en vendant des instruments de musique sur eBay. Sans dire que cela est habitude, on peut simplement se souvenir que le « vide grenier » (qu'a transposé eBay sur le net) a toujours été, du point de vu des impôts, une activité « à risques ». Depuis que les commerçants utilisent Internet, on peut supposer qu’une (grande) partie des transaction échappent aux taxes.

Les casinos virtuels : jeux sans frontières

eBay procède à des échanges physique de matière, il est facile pour les états de lui demander des comptes (d'autant que la société est coté en bourse). Mais il existe beaucoups d'activités "dématérialisées" qui n'ont plus de lien avec un lieu géographique. Les Casinos virtuels sont un exemple parmis d'autres.

Selon une étude du cabinet spécialisé Christiansen Capital, les revenus issus des jeux en ligne dans le monde devraient tripler d'ici cinq ans, passant de 8,2 milliards de dollars en 2004 à 24,5 milliards de dollars en 2010 (4). Les revenus de cette industrie échapent en gande partie aux états car la plupart de ces société ont installé leur siège social dans un Paradis fiscal (5).

Internet est en compétition avec (contre?) les états « historiques ».

Les citoyens
, les commerçants qui ne trouvent plus de travail en Europe ou aux USA « (e)migrent ». Comme leurs ancêtres ils rêvent d'Amérique et ils quittent la terre ferme pour coloniser ces nouveaux territoires. A moins « d’éteindre » Internet, il n’est plus possible de les en empêcher.

En 2005, PayPal ouvrait 86 000 comptes tous les jours ... au dessus du guichet était inscrit "Bienvenue à eBay Land" ;)
________________________________
(1) Jacques Attali en 1997 dans un article publié dans le monde.
(2) Source journal du net février 2002
(3) En augmentation de 48% sur un an.
(4) source : journal du net
(5) La société Partygaming coté à la bourse de Londres a délocalisé son siège à Gibraltar pour échaper au fisc américain.

Nous sommes tous des jeunes femmes Marocaines (1)

Pour parler des foules numériques, je voudrais revenir à l’image de la jeune femme marocaine du début.

La jeune femme marocaine, en utilisant son téléphone portable, s’affranchit du pouvoir (central) de la censure. Le père ou (le frère) c’est celui qui décide, à sa place, ce qui est bien ou ne l’est pas pour elle. Les nouvelles technologies lui permettent aujourd’hui de discuter avec ses copains et ses copines, de prendre ses rendez-vous comme elle l’entend, sans contrôles.

Alors c’est vrai, il y a la face sombre de cette liberté (2).

Les jeunes musulmanes paient  souvent chère (en solitude) cet affranchissement des carcans ancestraux. Celles qui ont
« réussi » profesionnellement ont souvent du mal à trouver un compagnon : les mentalités masculines ont du mal à suivre. Cependant comme leurs aînées qui se sont « libérées » en occident quelques dizaines d’années auparavant, je connais peu de femmes qui voudraient revenir en arrière : la liberté est une drogue dur, elle peut faire souffrir, mais on devient vite accro.

A notre manière, comme citoyen, nous sommes comme ces jeunes femmes marocaines. Avec Internet nous pouvons nous informer, nous exprimer et échanger librement. Comme elles
nous éprouvons cette sensation de liberté. Pour qui a pratiqué le blog (j’en parlerai dans un prochain chapitre), il y a comme une griserie. Entrer dans la blogosphère c’est un peu comme respirer à travers un masque a oxygène : cela a des effets euphorisants.

Si l’information est le fluide vital des démocraties, on peut remarquer que les cerveaux étaient mal irrigués (certains ont utilisé l’image d’infarctus démocratique pour qualifier les blocages actuels). On peut risquer ce clin d’œil : le blog est l’oxygène du peuple.

Alors c’est vrai il y aussi la face noir de l’internet. Internet c’est aussi la liberté pour les terroristes, les pédophiles et je ne sais quels autres monstres de s’exprimer et de conduire leurs méfaits. Cependant je reste persuadé que c’est en combattant ces monstres à la lumières que le combat se gagnera.

Démocratie adulte ?

Le citoyen, comme la jeune marocaine doit accepter un jour de grandir, de devenir adulte et de prendre son destin en main. Le chemin est difficile, mais nous n’avons pas le choix.

Pour décrire là ou nous sommes arrivé, je reprendrai les mots de  « Marc Halévy » dans « L’age de la connaissance » :

"Le politique, au sens classique s’arrogeait un statut et un rôle paternaliste. Il chapeautait la nation et le peuple de façon à pourvoir à ses besoins et à ses attentes, ledit peuple étant infantilisé au nom de la démocratie. L’état et ses appareils prenant la place du Père auquel ses citoyens-enfants devaient à la fois amour (de la patrie, le mot est éloquent), respect et obéissance, en échange de sa protection et de tous ses assistanats."

"Comme en témoignent amplement le marasme et l’inefficience actuels, cette vision est devenue obsolète pour de nombreuses raisons, parmi lesquelles la complication et la globalisation du monde qui laissent les pouvoirs locaux sans aucune influence sur le cours réel des choses …"

_______________________
(1) pour reprendre un slogan de mai 68 : "nous sommes tous des juifs allemands"
(2) Sans parler du développement de la prostitution grâce aux portables et aux SMS. Même si c'est un problème que j'estime mineur, il est souvent évoqué par les cenceurs pours justifier un retour en arrière.