Blog & Néo-lobbying
Les blogs c'est un peu le premier pas pour former des groupes voire du "néo-lobbying", après il faut mettre en place des services web (plus ou moins l'équivalent des GNU toolchains) étant libéral, sans doute "ultra-libéral" pour des yeux français, je pense que la base de tout, c'est l'information et la transparence.
Je vois bien à terme un service qui permettrait de "traquer" chaque produit, par exemple. Il me semble qu'il y a moyen de faire un "deal" lors du déploiement des chaînes logistiques RFID. Vu que le RFID pose divers problèmes au niveau de la vie privée, si les entreprises veulent éviter le même fiasco que pour les OGM (je suis plutôt pro-OGM ;)) elles doivent en échange du déploiement RFID ouvrir leurs chaînes logistiques. L’ouverture des chaînes logistiques est le changement qui permet tout le reste.
On peut voir ça comme l'équivalent de l'ouverture du code source dans le logiciel, même si les impacts économiques sont assez différents. Dans le monde réel du non respect des droits d'auteur, l'ouverture du code source entraîne presque mécaniquement la gratuité alors que l'ouverture de la chaîne logistique abaisse sans doute les barrières à l'entrée, mais pas à zéro comme pour l'immatériel.
A partir du moment où chaque produit est trackable, il y a moyen d'évaluer son coût énergétique, social... donc le service web de tracking servirait de source à des services web d'études d'impact sur l'environnement, sur le social etc.
Il y a sans doute moyen de vendre ça comme de la réduction de coûts aux entreprises puisque les régulateurs européens leurs imposent de toute façon un tracking de plus en plus poussé. ça devient plus qu'absurde de tout mettre sur l'étiquette. aux US la genèse n'est pas tout à fait la même (les fonctionnaires tatillons de la DGX sont remplacés par la peur du procès) mais le résultat est à peu près le même. Bref le consommateur peut consulter l'"étiquette" et l'"historique" du produit sur son mobile. De façon réaliste, on aboutira plutôt à des labels (bref des marques). Mais des labels dont le degré de confiance est évalué en temps réel, pas les labels bidons actuels.
En gros les boites ont le choix entre des activistes obtus à la Bové qui font tout dérailler, ou des activistes intelligents qui les obligent à prendre en compte les externalités, pour les rendre visibles. de mon point de vue, la méthode Bové n'aboutit à rien, à part de la destruction économique. Elle exige des entreprises d'être socialement responsables, ce qui est une foutaise, car ça ne peut pas être l'objet d'une entreprise, c'est trop compliqué à gérer. il faut arrêter de considérer l'entreprise sur un plan moral. elle est amorale, au même titre qu'une chaise ou une machine. C'est complètement stupide de demander à une machine d'avoir un comportement socialement responsable.
La régulation top down de Bruxelles c'est mieux que rien, mais il nous faut de la régulation bottom-up. et ça ne peut venir que des groupes de citoyens intéressés par le problème, voire même du personnel de l'entreprise directement, hors "horaire de travail", voire mieux si l'entreprise voit un intérêt à faire du sponsoring sur le modèle sportif.
Désolé, c'est un peu confus, mais je pensais à tout ça quand je parlais d'expérimentation. Mon seul problème c'est que j'ai aussi une nouvelle boite à créer, par ailleurs ;-)
PS : Ce texte en cours de rédaction et de relecture
Par lbervas | | 15/11/2005 11:42 | Actualités | 4 commentaires |
par lionel, le Mercredi 16 Novembre 2005, 14:05
Répondre à ce commentaireil faut vraiment que j'ouvre un blog pour détailler ;-)
dans l'absolu et en théorie, il serait souhaitable que l'entreprise soit un acteur économique et social. dans les faits, on constate que ce n'est pas le cas.
la fonction d'une entreprise est de rémunérer le capital. toute son activité est subordonnée à cet impératif.
une entreprise isolée qui se soucierait d'autres impératifs perdrait en compétitivité face à ses concurrents. de plus, les questions sociales sont complexes, l'Etat et les hommes politiques montrent combien elles sont difficiles à gérer. par quel miracle des dirigeants d'entreprise, pour la plupart formés dans des écoles de commerce, obtiendraient-ils de meilleurs résultats ?
il est nettement plus sain et clair d'avoir des entreprises ultra-compétitives qui se concentrent sur une une seule chose et la font bien (rémunérer le capital), et de mettre en place des régulations qui s'appliquent à l'ensemble des entreprises.
malheureusement, ce modèle est partiellement en crise.
le terrain de jeu de l'entreprise est mondial, celui de la régulation est régional. l'Union européenne est actuellement le seul régulateur d'envergure. elle peut, lorsqu'elle le souhaite, faire plier General Electric ou Microsoft. mais ses compétences sont limitées, d'une part statutairement, et d'autre part car il lui faut composer avec l'ensemble des autres puissances régionales.
d'autre part, la régulation arrive toujours trop tard et entraîne presque toujours des effets secondaires néfastes. il faudrait intervenir nettement plus en amont. les idées évoquées par Laurent sous la bannières "démocratie 2.0" me semblent ouvrir une voie fertile dans ce sens.
et nous avons déjà un exemple très technique qui nous prouve que ça peut marcher. le logiciel libre régule bel et bien le logiciel propriétaire en amont, ce que n'ont su faire ni le gouvernement américain, ni la commission de Bruxelles.
Commentaires
1 - Personnalité Morale ?par Daeron, le Mardi 15 Novembre 2005, 21:48 Répondre à ce commentaire