La télévision, la dernière Bastille ?
Si l’on peut distinguer aujourd’hui des révolutionnaires, ou
se trouve l’ennemi, quelles sont les Bastilles à prendre ?
Le livre intitulé « TF1 un pouvoir » (1) expliquait de manière convaincante que les principales raisons de Francis Bouygues d’acheter TF1 furent de posséder un puissant outil de Lobiing. En contrôlant TF1, il détenait « LE » pouvoir. Avant TF1, le groupe industriel, vivant principalement des commandes publiques, devait donner des enveloppes, quémander au près des hommes politiques pour obtenir un marché. Avec TF1, il en a fait des obligés. C’est eux qui allaient faire la queue pour passer au journal de 20 heures ou avoir une tribune sur LCI.
Serge Dassault, industriel lui aussi dépendant des dépenses publiques, a fait le même calcul en rachetant le Figaro.Celui qui contrôle les médias est un « faiseur de roi ». On parle souvent au sujet de TF1 d’un petit Versailles. L’image est assez juste, la télévision est le lieu de rencontre de cette aristocratie politico médiatique. Tel homme politique se marie avec telle présentatrice de journal télévisé.
En Italie, Berlusconi promoteur immobilier a lui aussi suivi un parcours identique. Lorsqu’il a eut des problèmes avec la justice, il s’est fait sacrer lui-même roi grâce à son contrôle de la télévision privée. On a bien compris à ce moment là qui était le véritable patron (de l’Italie).
Les USA sont un bon observatoire de ce pouvoir de la télévision (2). Les dernières élections américaines mettent en évidence de manière évidente les dérives du système :
« 70% des américains s’informent en priorité grâce aux journaux télévisés, soit quatre fois plus qu’à travers la presse écrite. Et 50% s’en tiennent uniquement à leur bulletin régional » (3)
« Les électeurs en saurons beaucoup plus sur les candidats grâce aux publicités qu’à travers les reportages … c’est en grande partie sur ces spots qu’ils fondent leur opinion sur les candidats. » (4)
Quand la publicité (politique) devient le seul moyen d’informer, il est facile de manipuler les esprits, cela s’appelle de la propagande. C’est celui qui a les moyens d’acheter de la publicité politique qui a toutes les chances de gagner les élections.
On en revient au débat des rapports de l’argent avec l’information. La gratuité d’accès pour le citoyen ou le candidat est nécessaire pour rétablir un équilibre démocratique. Comme l’a mis en évidence la catastrophe de la nouvelle Orléans, les pauvres ne sont pas représentés politiquement aux USA ! C’est normal car ce ne sont pas eux qui financent les campagnes politiques.
Il faut relire sur ce sujet « la fabrique de l’opinion publique » de Noam Chomsky qui explique comment au USA la télévision et les média traditionnels sont des outils de propagande au service d’intérêts industriels : en contrôlant le système publicitaire, les grand groupes tiennent les média d’information …
Libérer la télévision ? est-ce que cela a encore un sens ?
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(1) Ecrit par Pierre Péan et Christophe Nike. Malheureusement épuisé.
(2) Mais on pourrait aussi parler de l’Angleterre ou les relations incestueuses entre Murdoch et Tony Blair sont de notoriété publique.
(3) source RTNDA – Radio Television News Director Association
(4) source Télérama 27 octobre 2004
Le livre intitulé « TF1 un pouvoir » (1) expliquait de manière convaincante que les principales raisons de Francis Bouygues d’acheter TF1 furent de posséder un puissant outil de Lobiing. En contrôlant TF1, il détenait « LE » pouvoir. Avant TF1, le groupe industriel, vivant principalement des commandes publiques, devait donner des enveloppes, quémander au près des hommes politiques pour obtenir un marché. Avec TF1, il en a fait des obligés. C’est eux qui allaient faire la queue pour passer au journal de 20 heures ou avoir une tribune sur LCI.
Serge Dassault, industriel lui aussi dépendant des dépenses publiques, a fait le même calcul en rachetant le Figaro.Celui qui contrôle les médias est un « faiseur de roi ». On parle souvent au sujet de TF1 d’un petit Versailles. L’image est assez juste, la télévision est le lieu de rencontre de cette aristocratie politico médiatique. Tel homme politique se marie avec telle présentatrice de journal télévisé.
En Italie, Berlusconi promoteur immobilier a lui aussi suivi un parcours identique. Lorsqu’il a eut des problèmes avec la justice, il s’est fait sacrer lui-même roi grâce à son contrôle de la télévision privée. On a bien compris à ce moment là qui était le véritable patron (de l’Italie).
Les USA sont un bon observatoire de ce pouvoir de la télévision (2). Les dernières élections américaines mettent en évidence de manière évidente les dérives du système :
« 70% des américains s’informent en priorité grâce aux journaux télévisés, soit quatre fois plus qu’à travers la presse écrite. Et 50% s’en tiennent uniquement à leur bulletin régional » (3)
« Les électeurs en saurons beaucoup plus sur les candidats grâce aux publicités qu’à travers les reportages … c’est en grande partie sur ces spots qu’ils fondent leur opinion sur les candidats. » (4)
Quand la publicité (politique) devient le seul moyen d’informer, il est facile de manipuler les esprits, cela s’appelle de la propagande. C’est celui qui a les moyens d’acheter de la publicité politique qui a toutes les chances de gagner les élections.
On en revient au débat des rapports de l’argent avec l’information. La gratuité d’accès pour le citoyen ou le candidat est nécessaire pour rétablir un équilibre démocratique. Comme l’a mis en évidence la catastrophe de la nouvelle Orléans, les pauvres ne sont pas représentés politiquement aux USA ! C’est normal car ce ne sont pas eux qui financent les campagnes politiques.
Il faut relire sur ce sujet « la fabrique de l’opinion publique » de Noam Chomsky qui explique comment au USA la télévision et les média traditionnels sont des outils de propagande au service d’intérêts industriels : en contrôlant le système publicitaire, les grand groupes tiennent les média d’information …
Libérer la télévision ? est-ce que cela a encore un sens ?
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(1) Ecrit par Pierre Péan et Christophe Nike. Malheureusement épuisé.
(2) Mais on pourrait aussi parler de l’Angleterre ou les relations incestueuses entre Murdoch et Tony Blair sont de notoriété publique.
(3) source RTNDA – Radio Television News Director Association
(4) source Télérama 27 octobre 2004
Par lbervas | | 31/10/2005 06:59 | Actualités | un commentaire |
Commentaires
1 - Lien croisépar Anonyme, le Lundi 29 Janvier 2007, 20:00 Répondre à ce commentaire