Un patron d’une agence de relations publiques se plaignait récemment sur son blog de la « dictature des barons » sur Internet. (1).

« Plus ça va »
disait’il « et plus un groupe de blogeurs que j’appelle des barons s’érigent en gardiens du temple auto-proclamés, distillant un venin pseudo-éthique à l’encontre de l’un ou l’autre des blogueurs de la toile »

« Le succès des blogs contribue à faire émerger des petits chefs, comme si nous ne pouvions grandir sans nous soumette à la puissance verbeuse de quelques pères fouettards qui sont souvent d’ailleurs des gens qui n’ont pas réussi à être reconnus comme ils l’espéraient dans d’autres sphères. »


Baron dit’il ?
N'est-ce pas l’hôpital qui se moque de la charité, car en tant que patron d’une agence de RP ne fait il pas parti de "l'aristocratie médiatique" installée (2) ! N’y a-t-il pas dans ces mots le dépit (3) d’un pilier de « l’ancien régime » qui s’étonne de retrouver sur Internet de nombreux candidats au titre de "Barons". Avant c’était plus simple, il suffisait d'attendre bien au chaud dans son bureau, envoyer des communiqué de presse, convoquer les journalistes, une routine. Avec Internet tout change ...

On peut d'ailleurs s’interroger sur l’avenir des agences de relations publiques. Les « PR people » comme on les appelle, sont des sortes de "lobbys" dont le métier est d’obtenir le maximum de « couverture média » pour leur clients. Ces « intermédiaires » tirenr avantage du manque de moyens accordés aux journalistes. Chargé de rédiger un article en un temps limité, il leur arrive souvent de remprenre un communiqué de presse sans en modifier une ligne. On notera qu’aux Etats Unis il y a plus de conseillés en communications chargés de vendre l’image de leurs clients que de journalistes (4). Aujourd’hui tout change, les journalistes et les consommateurs reprennent leurs libertés. Grâce à Internet, les journalistes n’attendent pas qu’on leur donne de l’information, ils peuvent la chercher par eux même, rapidement et à moindres coûts. Ce qui est vrai pour les journalistes, le devient aussi pour les consommateurs.

Qu’Internet signifie la fin de tous les Intermédiaires, je n’y crois pas. Je pense simplement qu’Internet va permettre de développer de nouvelles relations entre les hommes politiques et leurs électeurs, entre les entreprises et les consommateurs. Les bloggers sont en quelque sorte les nouveaux Intermédiaires sur l’Internet, des tiers de confiance.

Comment les entreprises ou les hommes politiques vont communiquer à  l'avenir (sur Internet) ? Michel Edouard Leclerc illustre bien les nouvelles tendances. En tenant un blog au nom de son entreprise et en répondant lui-même aux question des internautes, il devient sa propre agence de communication. Le mouvement vers le blog fort quand on voit le nombre de blog d'homme et de femmes politiques qui se crééent. Cela ne signifie pas que tous les électeurs ou consommateurs utiliseront Internet pour s’informer mais celà permet au moins aux journalistes de facilement les questionner, en directe, sans le filtre d’un professionnel de la communication.

Cette mutation est à la fois inéluctable et saine tant le besoin de vérité est fort et impérieux. Les mensonges sur l’IRAK, l’élection d’un marchand d’illusions en Italie, le scandale ENRON et tant d'autres, ont entamés durablement la confiance au point de fragiliser l'édifice démocratique. Nous ne pouvons nous voiler la face, tout autre mensonge peut provoquer des réactions violentes (5),. le blog est un formidable outil pour rétablir cette confiance.

N’en déplaise à certains, sur Internet nous sommes tous des Barons ! Internet est un espace de liberté autorégulé. Que ceux qui ne l’ont pas compris continuent à utiliser les carrosses et les lettres de cachet (lettres cachetées?) ...
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(1) cela lui a d'ailleurs valu quelques "taillages de costards"
(2) on apprend sur son blog qu'il est cité dans le who’s who
(3) on entendrait presque Edouard Balladur carricaturé par les guignoles en une sorte de Louis XIVs’indignant « Mais qui sont ces gens » en découvrant le métro.
(4) Source Noam Chomsky : la fabrique de l’opinion publique.
(5) la réthorique de notre ministre de l'intérieur est un bon exemple.

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